L'effet dunning kruger 

 

Introduction

 

Lors d’une réunion ou d’un déjeuner professionnel, votre collègue pense proposer des idées innovantes et est certain de ses propos mais les résultats ne sont pas au rendez-vous ? On appelle cela l’effet dunning kruger. Étudions plus précisément cet effet ainsi que ses contours afin de mieux gérer certaines situations.

 

Définition 

 

L’effet dunning kruger est également appelé effet de surconfiance. Il s’agit d’un biais cognitif par lequel les individus les moins qualifiés dans un domaine ont tendance à surestimer leurs compétences. 

 

Une histoire célèbre permet parfaitement de visualiser cet effet. C’est l’histoire de McArthur Weeler qui a décidé de braquer deux banques. Sauf que ce dernier a été arrêté le soir même. En effet, il avait le visage enduit de jus de citron. McArthur était persuadé que comme pour l’encre invisible, le jus de citron lui permettrait d’être indétectable des caméras.  

 

La réaction la plus répandue face à cet acte a été “mais comment a-t-il pu imaginer que le jus de citron le rendrait invisible?”. Cet exemple nous permet de transposer la définition de l’effet dunning kruger de manière concrète. 

 

Quels impacts de l’effet dunning kruger en entreprise ? 

 

Nous l’avons évoqué précédemment, l’effet dunning kruger fait que les personnes incompétentes dans certains domaines se sentent plus douées que d’autres. Or, nous avons tous un domaine de compétences et nous ne pouvons pas agir sur les compétences que nous ne connaissons pas. 

 

Ce qu’il faut savoir c’est qu’à l’inverse, les personnes compétentes doutent de leurs capacités. Et dans leur cas ces capacités sont fondées. 

 

C’est ce déséquilibre qui peut provoquer des effets néfastes au travail. On identifie plusieurs conséquences d’une surestimation de ses compétences mais également d’une sous-estimation : 

 

La surestimation des compétences 

 

  • Cela peut introduire des conflits entre les collaborateurs et de ce fait rendre le climat tendu au travail ;
  • Bien entendu cet effet nuit fortement à la productivité ; et
  • Dans le cadre de la gestion d’un projet cela peut conduire à l'échec de la réalisation de ce dernier.

 

La sous-estimation des compétences 

 

  • Lorsque l’on ne se sent pas capable de réaliser quelque chose la créativité est biaisée et cela impacte sur l’innovation que pourrait apporter le collaborateur à une entreprise ;
  • Lors d’un précédent article nous parlions du bore-out, et bien ce syndrome peut apparaître dans la mesure où la personne doutant de ses capacités peut se conduire elle même à un certain isolement au sein de la société ; et
  • Penser ne pas en être capable engendre de la frustration. 

 

 

effet dunning kruger

 

 

Comment assurer la réalisation des objectifs avec des personnes qui se surestiment ? 

 

Il est compliqué de travailler avec quelqu’un qui est surconfiant dans son travail. Entre autres, les collaborateurs peuvent ressentir un sentiment d’injustice envers une promotion qu’ils considèrent injustifiée. Mais également dans le cadre de la réalisation d’un projet. Car la personne refuse de se remettre en question et est obstinée dans ses idées sans tenir compte de celles des autres. 

 

La remise en question 

 

La première méthode à adopter face à ce genre de situation est tout d’abord la remise en question. Cela consiste à mettre le collaborateur face à ses propres échecs.

 

A cause de leffet dunning kruger cela peut se révéler difficile car l’interlocuteur aura des arguments afin de démentir cet échec. Il voudra coûte que coûte prouver qu’il avait quand même raison. C’est pour cela que face à cette confrontation le manager devra être en possession d’exemples concrets qui seront irréfutables pour le collaborateur. 

 

Cette première étape permettra au collaborateur de réaliser qu’il n’a peut-être pas eu la bonne intuition ni le bon comportement. L’idée est de lui faire prendre conscience des choses et qu’elles doivent changer

 

L'importance des résultats 

 

Dans un deuxième temps, il faut démontrer que d’autres façons de faire peuvent engendrer de meilleurs résultats. En effet, certaines personnes ne sont pas conscientes qu’il est possible de faire autrement et que ce sera mieux ainsi. C’est pourquoi il faut l’exposer en essayant d’aborder le sujet différemment. 

 

Plutôt que d’être dans la confrontation il faut discuter et soumettre les idées subtilement

 

Par exemple, dans le cadre de la gestion d’un projet deux collègues peuvent ne pas être d’accord. En considérant que l’une de ces deux personnes se surestime, il est aisé de comprendre qu’elle ne cédera pas et restera ferme quant à la manière dont elle voudra procéder. 

 

Dans ce cas, l’autre personne devra aborder les choses autrement. C'est-à-dire hors du contexte du projet. Lors d’un déjeuner d'équipe, cette dernière peut tout à fait évoquer à son collègue le fait de suivre une formation. En lui faisant comprendre que le sujet sur lequel ils ne sont pas en accord ne réside pas dans son domaine de compétences. 

 

Car là est le problème fondamental des personnes qui se surestiment. Ces dernières sont convaincues qu’elles peuvent accomplir toutes sortes de missions. Qu’elles sont qualifiées dans tous les domaines. Or, si l’on reprend le cas de la gestion de projet cela n’en sera que contre productif. 

 

Il est nécessaire de recourir à ses méthodes lorsque la personne provoque des effets négatifs et qui mettent en péril les objectifs à atteindre. Mais des choses plus simples et quotidiennes peuvent être mises en place afin de contrôler cette surqualification :

 

L’importance des feedback 

 

Non seulement cela permettra au dunning krugerien de réaliser que la tâche n’a pas bien été accomplie. Et parallèlement les personnes qui se sous-estiment prendront conscience de leur potentiel et exploiteront davantage ce dernier. 

 

La reconnaissance 

 

Bien qu’il soit important de souligner les choses négatives. Il l’est tout autant pour le manager de dire lorsque les missions ont été parfaitement réalisées. Cela permettra notamment au collaborateur de voir qu’il est sur la bonne voie. Et qu’il n’est pas nécessaire d’en emprunter une autre.  

Ce sont tout autant d’actions qui peuvent être réalisées tant par les managers que par les collaborateurs pour certaines. Et qui vont permettre au dunning krugerien de se remettre en question. 

 

 

effet dunning kruger

 

 

Comment ne pas tomber dans la surestimation de ses compétences ? 

 

Comprendre et appliquer les méthodes pour pallier à la surconfiance d’un collaborateur est une chose mais comment savoir si l’on ne fait pas partie soi-même de ce profil ? 

 

L’effet dunning kruger reflète des personnes n’ayant pas les compétences requises compte tenu de leurs ambitions. Dans ce cas, pour remédier à cela il est conseillé délargir ses compétences

 

C'est-à-dire participer à des conférences après le travail, lire des livres sur divers sujets inconnus ou bien tout simplement échanger avec des personnes qui exercent d’autres métiers. Toutes ces actions vont permettre de développer les champs de compétences

 

Bien sûr, échanger sur l’astronomie avec une personne qualifiée dans ce domaine ne fera pas de vous un astronome mais permettra de savoir concrètement et véridiquement de quoi il s’agit. Mais surtout de réaliser que chaque individu à quelque chose à apporter. Que tout n’est pas réalisable en une seule et même personne. 

 

 

Conclusion 

 

Au travers de cet article, nous avons défini l’effet dunning kruger en se basant sur des faits permettant de mieux comprendre que cet effet provoque chez les personnes une surestimation d’elles mêmes. Ensuite nous avons évoqué les impacts de l’effet dunning kruger en entreprise. Les impacts d’une surestimation de ses compétences mais également d’une sous-estimation de ces dernières. Puis nous avons analysé les méthodes à adopter face à une personne qui se surestime pour continuer d’assurer la réalisation des objectifs. Nous nous sommes d’ailleurs rendu compte que les managers tout comme les collaborateurs ont leurs méthodes à adopter. Enfin, nous avons vu les actions à mener pour ne pas tomber dans la surestimation de soi-même

 

Ce qu’il faut retenir c’est que chacun dispose d’un domaine de compétences propre et qu’il faut prendre garde à ne pas empiéter sur celui des autres afin d’harmoniser le travail. C’est ce mélange de profils qui forme les entreprises les plus performantes !