Marque employeur : la réponse à tous les maux ?

 

 

 

En mal de recrutement

 

 

Le déséquilibre entre l’offre et la demande :

 

Plus d’un an et demi après le début de la crise sanitaire, le bilan est là, de nombreuses entreprises peinent à recruter. Cette crise n’a pourtant pas débouché sur une destruction massive des postes. Nous pouvons même noter qu’à l’inverse, l’emploi salarié dépasse déjà son niveau d’avant-crise. Nous assistons à un retour d’activité quasi normal, notamment dans le secteur de l’industrie, qui s’accompagne d’un redémarrage du recrutement. Malgré cette augmentation de l’offre, la pénurie de la demande commence à se faire ressentir. Quelles en sont les raisons ? Comment attirer de nouveaux candidats ? Comment faire en sorte que l’offre rencontre mieux la demande ? Quel rôle a à jouer la marque employeur ?

 

 

Quels sont les freins des candidats ?

 

Ces presque deux années ont été particulières et inédites, rythmées entre confinements, couvre-feu et télétravail. Les habitudes de travail ont changé, les motivations et freins des chercheurs d’emploi avec. Nous sommes aujourd’hui en quête de sens dans notre environnement de travail et nous remettons en question nos conditions de travail actuelles. Ce phénomène se traduit par des changements de postes ou plus radicalement de vocations par exemple. Pour attirer les talents, leur expérience de candidature doit être désormais maximisée. Mais toutes les entreprises ne s’adaptent pas de la même manière à ce nouveau fonctionnement. Alors quels sont les critères à prendre en compte pour améliorer son processus de recrutement ?

 

L’offre d’emploi : près d’un candidat sur deux abandonne sa candidature en cours de parcours. Pourquoi ? Parce que les actifs demandent une expérience simple, rapide et ergonomique. Si la démarche est trop longue ou peu compréhensible, à quoi bon continuer ? Cela donne une mauvaise image de l’entreprise. A noter qu’ils sont plus de 80% à utiliser leur mobile dans leur recherche d’emploi, ils cherchent l’efficacité avant tout. Il est primordial de penser digital !

 

La localisation de l’entreprise : de plus en plus de personnes, notamment depuis la crise sanitaire, privilégient la qualité de vie et la localisation géographique en fait partie. D’ailleurs près de 50% des jeunes y accordent une réelle importance. 

 

Le télétravail : à nouveau un critère développé depuis la crise sanitaire. Ne pas offrir la possibilité de télétravailler peut être un réel frein dans le processus de recrutement, notamment pour les jeunes candidats qui y accordent une attention particulière. 

 

Les entretiens à distance : attention, même si le télétravail est plébiscité, il est toutefois recommandé de rencontrer les candidats en face à face. Ces entretiens en présentiel permettent ainsi une plus grande immersion dans la culture d’entreprise avant de potentiellement la rejoindre.

 

Les missions : les chercheurs d’emploi sont, comme dit précédemment, à la recherche de bien-être dans leur environnement. Certains métiers séduisent moins notamment ceux aux horaires décalés, avec une forte pénibilité physique ou un salaire trop bas. Les missions doivent donner envie de travailler et être adaptées au poste proposé.

 

 

Quels sont leurs leviers de motivation ?

 

Les codes de recrutement ont donc bel et bien changé depuis le début de la crise. Comment s’y adapter et que proposer pour attirer les futurs salariés ? 

 

L’esprit d’équipe : puisque nous sommes en quête de sens, nous recherchons un équilibre avec l’environnement dans lequel nous travaillons qui inclut l’équipe avec laquelle nous coopérons. L’épanouissement se transcrit ainsi par la bienveillance de ses collègues et du manager qui nous entourent. 

 

La possibilité d’évolution rapide : cette notion est motivante et valorisante pour les salariés et est un réel critère de sélection des postulants lorsqu’il est mis en avant.

 

La possibilité de développer ses compétences : l’enjeu de décrocher un nouveau travail est d’apprendre et de développer ses compétences. Mettre en avant des missions variées et des possibilités de formations attire les futurs salariés. L’entreprise passe le message qu’elle se soucie de ses collaborateurs et qu’elle les accompagne. 

 

La mobilité à l’international : les chercheurs d’emploi sont friands de missions à l’étranger où ils peuvent découvrir de nouvelles cultures et développer leurs compétences. En d’autres termes, vivre une nouvelle expérience enrichissante !

 

Le salaire : le salaire est nécessairement un élément à prendre en compte, même s’il n’est plus le critère numéro un.

Tous ces leviers évoluent en permanence selon une multitude de facteurs externes. La stratégie à adopter pour proposer des postes adaptés est d’être constamment à l’affût des changements de comportement et d’être à l’écoute de la demande.

 

 

Le rôle de la marque employeur :

 

 

Afin de pallier aux difficultés de recrutement que peuvent rencontrer certains secteurs, le rôle de la marque employeur apparaît comme solution idéale mais jusqu’à quel point ?

 

 

Comment devenir attractif : la marque employeur externe 

 

En prenant en compte les freins et les motivations des candidats nous comprenons que l’offre du poste et l’image de marque de l’entreprise ont une réelle importance dans la démarche de candidater ou de se rétracter. Il va alors de soi que l’image de marque doit être travaillée de manière stratégique et par conséquent il en va de même pour la marque employeur.

 

Rapide rappel de la marque employeur selon Définition Marketing : “La marque employeur est un terme utilisé généralement pour désigner l’ensemble des problématiques d’image d’une marque à l'égard de la cible des employés ou salariés potentiels. L’objectif est de rendre la marque séduisante en tant qu’employeur potentiel, mais aussi parfois de défendre l’image de métiers mal perçus ou mal connus.”

 

Aujourd’hui nous aspirons à partager nos valeurs avec celles des marques, nous sommes engagés. Ainsi, les collaborateurs d’une entreprise tendent à devenir les ambassadeurs de ces valeurs. La marque employeur joue donc son rôle de rendre attractive l’entreprise en question pour dénicher les talents. Mais attention à cette belle image lisse.

 

L’habit de fait pas le moine ! Cette belle image doit trouver une réalité dans le quotidien des salariés. Attention à ne pas laisser apparaître une déconnexion entre la promesse et l'expérience vécue. Selon une enquête menée par TBWA, plus de 70% des employés déclarent percevoir un décalage entre le discours de marque et le vécu opérationnel dans leur environnement de travail. Qui dit société engagée, dit exigence de transparence. Si les engagements ne sont pas tenus, les réseaux sociaux sont là pour le faire savoir. Des comptes Instagram comme @balancetastratup permettent aux employés de témoigner sur les mauvaises conditions de travail et dénoncent l’écart entre la promesse et la réalité de certaines marques. Travailler sa marque employeur ne doit pas être un travail de surface, elle est la vitrine des entreprises. 

 

 

Comment fidéliser : la marque employeur interne 

 

Une fois le processus de recrutement finalisé, l’objectif est de garder et chérir ses employés. Comme évoqué précédemment, nous vivons dans une période relativement compliquée en ce qui concerne le recrutement dans certains secteurs. Afin d’y remédier, une solution est de réduire son besoin de recrutement en fidélisant ses salariés. 

 

La collaboration : la meilleure voie est de bâtir sa marque employeur à l’aide de ses collaborateurs. L’objectif est qu’ils y adhèrent. Ils sauront d’ailleurs faire émerger de nouvelles stratégies autres que la diversité, l’inclusion et la RSE qui vont de soi. Être vigilant aux transformations donne l’occasion aux entreprises de réaliser un bilan et de repérer leurs forces et faiblesses. 

 

Poser les bonnes questions : comme pour fidéliser ses clients, il faut être à l’écoute et poser les bonnes questions pour fidéliser ses salariés. Par exemple, le principe du questionnaire anonyme sur la QVT (qualité de vie au travail) peut être un bon intermédiaire mais utilisé seul, ne suffit pas. Les employés demandent à être stimulés intellectuellement et de pouvoir grandir professionnellement. Afin de répondre à cette demande, une façon de faire est de communiquer en permanence avec eux. Voici une liste (non exhaustive) de quelques questions à leur poser : quels sont vos objectifs ? Êtes-vous satisfait de votre poste actuel ? Avez-vous besoin de nouvelles formations compte tenu de vos missions ? Avez-vous des idées pour de nouveaux projets ? Comment s’est passé votre week-end ? 

 

 

En quelques mots, la marque employeur peut répondre à tous les maux en matière de ressources humaines et de communication à condition d’en faire bon usage. Dans le cas de la crise sanitaire qui subsiste où l’on fait face à de vrais changements d’habitude de travail, il faut alors savoir évoluer et répondre avec justesse aux nouvelles demandes. Attention à l’ère digitale qui sanctionne les mauvais élèves !